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• 26 Jan 2025 |

La terre tremble, les fusils chantent

Chaque matin au Moussem, les vastes plaines de Moulay Abdellah deviennent le théâtre de la Tbourida. En ligne parfaite, les cavaliers s’élancent à toute vitesse, sabres dressés, regards fixés. Puis, dans un souffle synchronisé, les fusils tonnent à l’unisson. Ce n’est pas un spectacle : c’est une déclaration d’identité, une chorégraphie guerrière transmise par le sang et la mémoire. Chaque sorba incarne l’honneur de sa tribu, l’élégance de sa culture, la maîtrise d’un art où l’erreur n’a pas sa place.

Le ciel aussi a ses maîtres

Non loin des champs de fantasia, le silence s’installe : celui de la chasse aux faucons. Ici, la bravoure ne se crie pas, elle s’observe. Les fauconniers de la tribu Abda élèvent et dressent ces rapaces avec patience et respect. Dans leurs gestes mesurés, leur regard attentif, on lit un savoir ancien, fait de complicité entre l’homme et l’oiseau. La fauconnerie, rare et précieuse, est une discipline noble, un art ancestral où la maîtrise passe par la retenue.

Deux traditions, une même fierté

À première vue, tout semble opposer la fougue de la Tbourida et la sérénité de la fauconnerie. Et pourtant, toutes deux racontent la même histoire : celle d’un peuple enraciné, fier de ses coutumes, capable de faire vibrer la terre comme de dompter le ciel. Ensemble, elles forment un duo symbolique, qui fait du Moussem un lieu unique au monde où s’expriment les plus belles formes de bravoure tribale, sur deux terrains : le sol, et l’infini